Tirer des questions au sort
Use
Une fois les contours de vos mondes créés, il faut les développer et les explorer davantage. Voilà une méthode simple pour y parvenir, en éclairant tous les aspects de votre monde.
Protocol
Plongez votre main dans la jarre, dépliez le papier et lisez la question à voix haute. Répondez seuls ou en groupes, éventuellement en discutant et vous entraidant ou polémiquant.
N'oubliez pas de prendre des notes. Cela va servir.
Variante. Autre activité à base de questions
Rassemblez le groupe. Disposez les camarades sur deux cercles : un cercle interne et un cercle externe se faisant face. Proposez des sujets de conversation pour explorer les mondes. Les participants ont 30 secondes pour échanger sur le sujet ou trois minutes, à votre guise. Vous êtes le maître du temps. Dites par exemple : "Comment fait on la fête à Moutabor ?" Quand vous voulez changer de sujet, levez les bras pour initier la “vague du silence”. On change de partenaire de conversation en faisant un pas à gauche ou à droite et un nouveau sujet est lancé.
Testimonies
Un moyen simple d'approfondir l'imagination de certains mondes. Très utile pour aider un groupe à imaginer les différents aspects d'un monde ou d'une société. La méthode peut également être utilisée sans bocal ou autre réceptacle, et l'animateur peut poser les questions oralement au groupe en essayant de rendre le plan d'un monde particulier un peu plus détaillé.
Diederik P.
Une série de questions en exemple qui ont été posées lors d'une soirée thématique autour du futur du travail au Vecteur à Charleroi, qui réunissait un socoilogue du travail, un ancien livreur Deliveroo et deux artistes lors d'une soirée d'échanges face/avec à un public. Il est intéressant de noter que le jeu a été proposé en mode "démonstratif" plutôt qu'en exercice approfondi afin de présenter assez rapidement des outils prospectives au public.
J'ai ainsi tracé les deux axes (Liberté vs Auto-exploitation et Travail vs Oisiveté) sur un tableau et décrit rapidement les 4 mondes potentiels, avant de poser les questions à voix haute au public en laissant des silences pour que chacun tente de s'imaginer : la place du travail bénévole dans Free-Egome un monde où tout le monde pratique l'auto-exploitation mais où l'oisiveté est devenue la valeur number one, la place du cinéma et des arts dans Asperbore, un monde où le travail est au centre de tout mais où chacun.e est libre de tout.
- Quels vêtements porte-t-on dans ce monde ? Que mange-t-on ? Que fait-on pousser ?
- Que font les sociologues du travail dans votre monde ?
- Qui fait la cuisine dans votre monde ? Est-ce que la livraison de nourriture à domicile existe ?
- Qui fait le ménage ? Le ménage des maisons, des entreprises ?
- Qui part en vacances ? où ?
- Que signifie “ne rien faire” dans votre monde ?
- Où se situent la bienveillance et la générosité dans votre monde ? A quoi servent les fondations ?
- A-t-on des contrats de travail ?
- Est-ce que le travail bénévole existe ?
- Quels usages du cinéma et du théâtre ? Des livres ?
- Comment sont rémunéré·e·s les éditeur-ices ? Les libraires ?
- Est-ce que le temps est encore linéaire ?
- A quoi servent les ordinateurs dans votre monde ?
- Où sont les seniors ? Que font-ils / elles ?
- Comment sont considérés les footballeurs ?
- Est-ce que les gens voyagent, dans votre monde ?
- Qu’en est-il de la question du genre dans ce monde ?
- A-t-on développé un nouveau système monétaire mondial ?
- Est-ce que les gens vont encore à la piscine ? Ailleurs ? Est-ce qu’on fait du sport ? Lequel ? Quand ?
- Dans quels types d’habitations habite-t-on ?
- Est-ce que les espaces de travail et d’habitats sont séparés ?
- Qui est le boss ? Quels types de gouvernance ?
- Quelles cohabitations entre les enfants et les adultes ?
Ce jeu permet rapidement d'être envahi·e d'images et donc d'ouvrir des perspectives nouvelles de discussion là où les échanges peuvent parfois buter contre un sentiment coincé de 'tyrannie de réalité' comme dirait Mona Chollet.
Mathilde M.
This series of questions above were asked during a thematic evening about the future of work at the Vecteur in Charleroi, which brought together a labour sociologist, a former Deliveroo delivery man and two artists for an evening of face-to-face exchanges. It is interesting to note that the game was proposed in a "demonstrative" mode rather than as an in-depth exercise in order to present prospective tools to the public rather quickly. I drew the two axes Freedom VS Self-exploitation and Work VS Idleness on a board and quickly described the 4 potential worlds, before asking the questions aloud to the audience, leaving silences so that everyone could try to imagine: the place of voluntary work in Free-Egome, a world where everyone practices self-exploitation but where idleness has become the number one value, the place of cinema and arts in Asperbore, a world where work is at the center of everything but where each person is free of all. This game quickly allows to be invaded by images and thus to open new perspectives of discussion where exchanges can sometimes come up against a stuck feeling of tyranny of reality as Mona Chollet would say.
Mathilde M.
Credits
Rasa A. a proposé cette activité à l'occasion de la master class Works who à Ghent en 2020. Mathilde M. la pratique volontiers également avec le Club Travail.